Fragment
"Sentir la fin. Donner son bras comme un appui, mais aussi comme un constat de mort approchante. Voir l’esprit s’échapper quelques instants, puis revenir, mais après ce détour confus. Redouter l’installation de l’égarement, craindre la chute.
Se demander si la déliquescence de ceux que l’on aime est là pour amoindrir la peine parce que la douleur nous fera peu à peu souhaiter que cela cesse, ou bien s’il s’agit seulement du travail implacable des vices du temps. L’indifférence et la mort sont au gouvernail et, piteux et impuissants, nous restons sur la rive à constater les dégâts."
(Trajections II)