Édito
Il va falloir remettre ça, si j’ai bien compris. À minuit le monde commençait déjà à vaciller un peu, m’entraînant dans quelque griserie festive. Les amis étaient là, souriants et chaleureux. Alors, j’ai bien dû dire des choses comme : « bonne année ! », « de la joie », « de belles réalisations », « hic ! »… Quelque chose comme ça.
Réveil : tête démontée et 2016 à démolir. Alors que vous proposer d’autre, sinon de la démolir ensemble cette nouvelle année ? Une mission qui n’a rien de simple. Parce qu’elle requiert des mélancolies réconfortées par les clins d’œil complices et tendres des véritables amis, des peines relevées par la persévérance à les sonder, ainsi que par la grâce de joyeux instants. Parce que, comme les années précédentes, 2016 risque de nous capturer dans son élasticité temporelle longue et brève à la fois. Les jours qui s’étirent d’ennui, les heures qui s’envolent trop vite... Vladimir Jankélévitch écrivait en ce sens : « Les heures arrêtées nous ennuient, mais les heures fugaces et les moments irréversibles nous inspirent des regrets cuisants. Le temps nous paraît long, et la vie nous semble courte. Comment des années si courtes se fabriquent-elles avec des journées si longues ? Brève et longue, telle est la vie : comprenne qui pourra ! Car cette existence interminable aura été finalement une vie brève, brévissime comme l’éclair dans la nuit. »
Trouver les mots qui scanderont cette course folle, qui seront susceptibles de nous accompagner au fil des jours. Humus essaiera de formuler les siens et souhaite pouvoir les partager encore avec vous. Pour l’heure, il vous adresse ses amicales pensées.