1 min de lectureLe Poids d’un ange

« Le monde suivait son cours, ne sachant pas qu’il n’y avait plus personne pour le sauver. Ceux qui auraient pu le faire étaient morts ou n’avaient pas trouvé le chemin du retour. »

Un grand texte d’Eugen Uricaru dans lequel s’affrontent l’horreur et la grâce d’une âme libre.

L’horreur : celle du système communiste, de son règne savamment orchestré de la peur et de la surveillance annihilant les personnes pour les réduire à « des cas ».
À travers l’histoire de la Roumanie, Eugen Uricaru nous fait entrer de manière saisissante dans ce climat de la peur, dans l’absurdité de ses rouages pourfendant l’humanité de sa cruauté et de sa pauvreté d’esprit. « Il fallait “retirer de la circulation” tous ceux qui savaient que le monde est plus vaste, plus coloré et meilleur que ce qu’ils voyaient autour d’eux. »

L’âme libre : Basarab Zapa qui ne livrera pas ses secrets. De ceux qui n’empêchent pas les bourreaux de détruire leurs semblables, mais qui les feront toujours vaciller, fussent-ils parvenus au sommet de leur tas de cadavres et d’êtres soumis. La vacillation du doute : Basarab a su conserver son âme et, pour cela, se couler dans l’obscurité qui n’est autre que la couverture de la lumière intérieure. Comme Cezar le soufflera : « Qui peut dire le poids d’un ange ? »

Le poids d’un ange
Eugen URICARU
Les Éditions Noir sur Blanc
2017
Traduit du roumain par Marily Le Nir
288 pages

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