1 min de lectureLes heures

« Les heures » : celles de l’existence de trois femmes, Clarissa, Virginia et Laura.
Clarissa, éditrice, vit à New York à la fin du XXe siècle.
Virginia, écrivain, vit à Londres en 1923.
Laura, mère au foyer, vit à Los Angeles en 1949.

Trois histoires apparemment très distinctes. Mais l’ombre de « Mrs Dalloway » plane au-dessus de leurs pas. C’est le surnom donné à Clarissa par Richard, le texte que Virginia Woolf écrit, le roman que Laura est en train de lire. Un fil court entre ces trois destins… La construction subtile du roman de Michael Cunningham saura attendre les toutes dernières pages pour nous révéler ce qui relie ces trois femmes.

Une œuvre profonde et particulièrement émouvante qui, à travers l’image de Virginia Woolf, s’attache à rappeler combien la part d’ombre de nos existences peut rapidement remporter la mise. Se laisser couler au fond d’une marre, glisser d’une fenêtre, partir loin des siens, parce que l’on sent que sa place n’est pas ou plus là.

Mais, à travers ce jeu menaçant des ombres, les mots de l’écrivain cherchent aussi à repérer les moments de grâce à même de nous maintenir debout et de manifester notre attachement à cette existence : « une heure ici ou là pendant laquelle notre vie, contre toute attente, s’épanouit et nous offre tout ce dont nous avons toujours rêvé, même si nous savons tous, à l’exception des enfants (et peut-être eux aussi) que ces heures seront inévitablement suivies d’autres, ô combien plus sombres et plus ardues. Pourtant, nous chérissons la ville, le matin ; nous voudrions, plus que tout, en avoir davantage. »

Les heures
Michael CUNNINGHAM
Belfond / Pocket
2001
Traduit de l’américain par Anne Damour
226 pages

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