2 min de lectureÀ ceux qui ne se pencheront plus sur notre épaule

La perte de ceux qui s’intéressaient vraiment à ce que l’on est, à ce qui nous anime. Qui avaient saisi notre sensibilité, cerné les contours de notre intelligence, repéré nos aptitudes les plus profondes. Et qui nous suivaient de près ou de loin.

C’est toujours un peu pour eux que l’on écrit, pour eux que l’on s’exprime ou que l’on entreprend une œuvre nouvelle. Comme lorsque l’on marche dans la rue en pensant à un être aimé et que l’on a l’impression qu’il nous regarde, qu’il nous accompagne en chemin. Ses yeux sont posés sur nous, ils nous devinent et nous enrobent de leur bienveillance.

Peut-être qu’ils nous liront, qu’ils nous écouteront et salueront, alors, le style d’écriture, une réflexion pertinente ou un trait d’humour habilement dissimulé.

Et dans ce « peut-être » se glissait une stimulation unique.

Qui sont-ils ces caresseurs d’épaule ? Pas forcément un parent, un amant ou un ami. La rencontre peut certes déboucher sur une amitié ou une relation amoureuse, mais elle peut aussi bien être brève, quoique décisive.

Il y a eu telle observation, telle remarque qui a scellé notre vocation encore balbutiante ou timide. Il y a encore ces mots qui ont ravivé la flamme, tendu à nouveau l’arc de la création alors que l’énergie manquait.

Lorsque ces êtres s’éteignent, c’est alors le sentiment d’un abandon infini qui émerge. Souffle sur la plume qui fait désormais défaut…

Mais c’est pour eux qu’il faut continuer. Le manque même de leur existence doit nous inciter à poursuivre. Pour leurs mots, leurs efforts, leur application. Mais aussi pour, à notre tour, nous pencher sur quelque épaule qui tremble.

 

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