Les livres que j’ai aimés en 2020
Littérature, Art
Eva Bester, Léon Spilliaert- Œuvre au noir (Ostende 1881 – Bruxelles 1946)
Essai | Éditions Autrement, coll. « Essais et documents », 2020
112 pages
« Ses paysages sont des asiles, ses portraits, les effigies de nos âmes sombres.
Avec ses natures mortes, il transcende le réel et rend le banal fantastique.
C’est un alchimiste : de la boue et la sombreur, il fait du sublime.
Spilliaert donne du panache au spleen. »
Hannelore Cayre, La Daronne
Roman | Points, coll. « Points Policier », 2018
192 pages
Une écriture nerveuse et un humour décapant qui font mouche !
Jean-Luc Chalumeau (direction scientifique), Velickovic. Le grand style et le tragique
Fonds Hélène & Édouard Leclerc, 2019
216 pages
Catalogue de l’exposition présentée au Fonds Hélène & Edouard Leclerc, Landerneau (15 décembre 2019 – 26 avril 2020).
J. M. Coetzee, Elizabeth Costello
Roman | Points, 2006
Traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Catherine Lauga du Plessis
320 pages
Elizabeth Costello est une romancière australienne de renom. Mais c’est aussi une femme vieillissante, blessée et fatiguée. Nous la suivons lors d’une tournée de conférences, qu’elle effectue comme elle ferait un dernier tour de piste, vacillant face à la cruauté, au mal et à la mort qui l’attend au tournant. Un texte profond et poignant de J. M. Coetzee.
Arnaldur Indridason, Bettý
Roman | Points, coll. « Points roman noir », 2012
Traduit de l’islandais par Patrick Guelpa
240 pages
« Je n’ai jamais aussi bien connu une femme et pourtant, aucune ne m’a été autant étrangère. Elle a été pour moi comme un livre ouvert et en même temps une énigme absolument indéchiffrable. »
Du côté de Reykjavík, la perfidie et l’avidité se parent du visage de la séduction, comme sous toutes les latitudes. Mais ici, ils portent le prénom de la magnétique Bettý. Un piège soigneusement ourdi, dont les ficelles nous sont révélées avec la minutie d’un art maîtrisé sous la plume d’Indridason. Palpitant.
Arnaldur Indridason, Le Lagon noir
Policier | Points, coll. « Points Policier », 2017
Traduit de l’islandais par Éric Boury
384 pages
Deux enquêtes menées par Marion et Erlendur composent Le Lagon noir. La première concerne le meurtre d’un Islandais, prénommé Kristvin. Le lien avec la base militaire américaine est rapidement établi. Les investigations seront difficiles sur fond de guerre froide. La seconde enquête s’intéresse à un dossier « froid » : la disparition d’une jeune fille, vingt-cinq ans auparavant, alors qu’elle se rendait à l’école. Erlendur veut percer le mystère de celle-ci. Il n’est alors qu’un jeune inspecteur âgé de trente-trois ans, mais son intérêt pour les êtres disparus est déjà manifeste. Cet intérêt qui ne le lâchera plus…
Alors que Marion demande à Erlendur :
– Mais qu’est-ce qui est tellement instructif ? Ces gens qui se sont perdus ? Ceux qui sont morts ? Qu’est-ce que tu vois d’intéressant là-dedans ?
[…]
– Ce n’est peut-être pas forcément… peut-être pas uniquement la question de ceux qui meurent ou qui se perdent, mais plutôt…
– Oui ?
– … plutôt de ceux qui restent, ceux qui doivent lutter contre les questions laissées en suspens. C’est peut-être ça qui est le plus intéressant.
[…]
– Je crois que les gens qui ont vécu un deuil traumatisant ont l’impression d’être eux-mêmes un peu morts, il m’est difficile d’être plus clair.
Arnaldur Indridason, Les fils de la poussière
Roman | Éditions Métailié, coll. « Bibliothèque Nordique », 2018
Traduit de l’islandais par Eric Boury
304 pages
Arnaldur Indridason, Le Duel
Policier | Points, coll. « Points Policier », 2015
Traduit de l’islandais par Éric Boury
408 pages
Pierre Loti, Le livre de la pitié et de la mort inclus Vie de deux chattes
Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2013
224 pages
« J’ai vu souvent, avec une sorte d’inquiétude infiniment triste, l’âme des bêtes m’apparaître au fond de leurs yeux – l’âme d’un chat, l’âme d’un chien, l’âme d’un singe, aussi douloureuse pour un instant qu’une âme humaine, se révéler tout à coup dans un regard et chercher mon âme à moi, avec tendresse, supplication ou terreur… Et j’ai peut-être eu plus de pitié encore pour ces âmes des bêtes que pour celles de mes frères, parce qu’elles sont sans parole et incapables de sortir de leur demi-nuit, surtout parce qu’elles sont plus humbles et plus dédaignées. » (Vies de deux chattes)
Hubert Mingarelli, La Terre invisible
Roman | Points, 2020
120 pages
« “Pourquoi vous faites ces photos ?” Je restai silencieux, il n’insista pas. La question ne m’était pas destinée. Elle n’avait été ni murmurée ni posée à haute voix, on aurait dit un souffle de vent échappé de vents déchaînés et lointains, nous frôlant à peine et continuant sa course à travers champ. »
Tommy Orange, Ici n’est plus ici
Roman | Albin Michel, 2019
Traduit de l’américain par Stéphane Roques
352 pages
Frédéric Pajak, Manifeste incertain 9
Avec Pessoa. L’Horizon des événements. Souvenirs. Fin du Manifeste
Éditions Noir sur Blanc, 2020
352 pages
Annie Saumont, Ce soir j’ai peur
Roman | Julliard, 2015
144 pages
Jane, étudiante en gymnastique, a empoisonné Pierre, son amant de vingt ans plus âgé qu’elle. Quels sont les motifs réels de cet assassinat ? Ce sont les remords de Jane et les sombres méandres de son âme qu’Annie Saumont nous invite à sonder au fil de son écriture subtile et percutante.
Bernhard Schlink, Olga
Roman | Gallimard, coll. « Folio », 2020
Traduit de l’allemand par Bernard Lortholary
320 pages
« Face à la neige et à la glace, aux armes et à la guerre, là vous vous sentez à la hauteur, vous les hommes, mais pas face aux questions d’une femme. »
Intelligence, sensibilité, profondeur. C’est avec ces qualités que l’écrivain nous dresse le superbe portrait d’Olga. Une femme lucide quant aux illusions et à la lâcheté des hommes, mais qui sait les aimer jusque dans leurs failles les plus sombres. Au prix d’une solitude et d’une tristesse sans bornes…
Vanessa Springora, Le Consentement
Grasset, 2020
216 pages
Tarjei Vesaas, Le Palais de glace
Roman | Babel, 2016
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Babel, 2016
224 pages
Le lien immédiat qui unit les deux fillettes Siss et Unn. Et, derrière cette chaleur naissante, la glace qui fascine et emprisonne… Un texte magnifique de Tarjei Vesaas.
Philosophie, ethnologie
Étienne Bimbenet, L’animal que je ne suis plus
Essai | Gallimard, coll. « Folio essais », 2011
512 pages
Georges Chapouthier et Jean-Claude Nouët (textes réunis par), Les droits de l’animal aujourd’hui
Corlet Publications, coll. « Panoramiques », 1997
244 pages
Avec les textes de : Françoise Armengaud, Thierry Auffret van der Kemp, Jean-Jacques Barloy, Monique Bourdin, Florence Burgat, Albert Brunois, Georges Chapouthier, Philippe Diolé, Sylvie Frackowiak, Elisabeth Hardouin-Fugier, Alfred Kastler, Robert Mallet, Thierry Maulnier, Théodore Monod, Jean-Claude Nouët, Jean Proteau, Étienne Wolff et Marguerite Yourcenar.
Collectif, La question animale
Revue Études – Les Essentiels, 2020
128 pages
Avec les textes de : Éric Charmetant (préface), Jocelyne Porchet, Dominique Lestel, Laurence Devillairs, Alain Prochiantz (entretien), André Wénin.
T.C. McLuhan (textes rassemblés par), Pieds nus sur la terre sacrée
(Extraits I, II)
Gallimard, coll. « Folio Sagesses », 2015
Traduit de l’anglais (Canada) par Michel Barthélémy
128 pages
Cet ouvrage reprend les deux premières parties de Pieds nus sur la terre sacrée (qui en comprend quatre).
Arthur Schopenhauer, Journal de voyage
Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », 1989
Traduit de l’allemand et préfacé par Didier Raymond
352 pages
Bande dessinée
Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, Les Vieux Fourneaux
Tome 6, L’Oreille bouchée
Bande dessinée | Dargaud, 2020
Scénariste : Wilfrid Lupano – Dessinateur : Paul Cauuet
Voutch, De surprise en surprise
Dessins d’humour | Le cherche midi, coll. « Bibliothèque du dessinateur », 2020
64 pages
Vanessa Springora a attendu trois décennies avant d’écrire cet ouvrage consacré à sa relation avec l’écrivain Gabriel Matzneff, alors quinquagénaire, tandis qu’elle était âgée de quatorze ans. Le temps pour elle de la nécessaire distance intérieure pour affronter la figure nauséabonde de G., ainsi qu’elle le nomme dans son livre, afin non seulement de « prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre », mais aussi d’être capable de mettre les mots sur la vulnérabilité de l’adolescente qu’elle était.
C’est parce que, contrairement à ses congénères, il questionne sa condition d’être lent et désire avoir un nom que l’escargot va découvrir l’importance de la lenteur.
La proposition d’Alina Gurdiel à Lydie Salvayre : passer une nuit seule au musée Picasso, celui-ci exposant alors, en particulier, L’Homme qui marche d’Alberto Giacometti, artiste que l’écrivaine admire au plus haut point.

Jean-Loup Champion et Pierre Curie (sous la dir.), Hammershøi. Le maître de la peinture danoise
Jean Clair, Zoran Music à Dachau. La barbarie ordinaire
Jim Fergus, Mille femmes blanches
Jim Fergus, La Vengeance des mères
Romain Gary, Le sens de ma vie. Entretien
Lilian Jackson Braun, Le chat qui allait au placard (1993)
Siegfried Lenz, Une minute de silence
Robert Pinget, Monsieur Songe suivi de Le Harnais et Charrue
Georges Walter, Enquête sur Edgar Allan Poe, poète américain
Evelyn Waugh, Le cher disparu
Ruwen Ogien, L’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine
Clément Rosset, Alexandre Lacroix, La joie est plus profonde que la tristesse
Clément Rosset, Écrits intimes. Quatre esquisses biographiques suivi de Voir Minorque
Franck Le Gall, Le Dernier Voyage de l’Amok
Tardi, Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB
Entrer dans la vie d’Hélène Berr, c’est suivre le cheminement d’une jeune femme, étudiante brillante et musicienne accomplie. Outre ses lectures et ses sujets de réflexion, on découvre son entourage familial, amical et amoureux. En particulier sa rencontre avec Jean Morawiecki, faite d’affinités musicales et de respect mutuel.
Alkemie. 2017 – 1 Revue semestrielle de littérature et philosophie, n° 19 – La mélancolie
Avec L’éternité n’est pas de trop, François Cheng nous offre un roman superbe et poignant qui parvient à exprimer toute la profondeur de l’amour susceptible d’unir deux êtres.

Emmanuel Bove, La Dernière nuit
Emmanuel Bove, Journal écrit en hiver
Emmanuel Bove, Petits contes
J. M. Coetzee, L’abattoir de verre
Mayumi Inaba, 20 ans avec mon chat
Alice Munro, Amie de ma jeunesse
Marilynne Robinson, Lila
Annie Saumont, Un si beau parterre de pétunias 
Luis Sepúlveda, Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler
Clément Rosset, Esquisse biographique. Entretiens avec Santiago Espinosa 
Matthieu Bonhomme, L’homme qui tua Lucky Luke
Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, Les Vieux Fourneaux Tome 5, Bons pour l’asile
Mathieu Sapin et Patrick Pion, Les Rêves dans la maison de la sorcière 
En 1944, Barbara Skarga, alors âgée de vingt-cinq ans, était étudiante en philosophie et membre de la Résistance polonaise. Elle fut arrêtée le 8 septembre par le NKVD. Ont suivi onze années d’enfermement composées tout d’abord de treize mois d’interrogatoires dans les prisons de Wilno, puis, suite à la condamnation prononcée par un tribunal militaire soviétique, de dix ans de camp (assortis d’une relégation perpétuelle en Union soviétique).

st pas l’auteur d’un ouvrage spécifiquement dédié à la question du végétarisme. En revanche, à partir de 1761, il a rédigé de nombreuses pages exprimant son approbation de « cette formidable loi par laquelle il est défendu de manger les animaux nos semblables ».
« Skizzen s’attendait à voir l’humanité périr, mais finit par redouter qu’elle survive. »
Les rivages d’Islande recèlent des histoires d’être disparus. Les flots, le froid, le vent, la neige recouvrent bien vite leurs traces ; la vie reprend son cours et on les oublie. En apparence tout au moins.
Deux enquêtes s’offrent au commissaire Erlendur Sveinsson.
François Cheng, Cinq méditations sur la mort
Annie Dillard, L’amour des Maytree
F. Scott Fitzgerald, La fêlure et autres nouvelles
Théophile Gautier, Les Mortes amoureuses. Omphale, La Morte amoureuse, Arria Marcella
Bohumil Hrabal, Une trop bruyante solitude

Arnaldur Indridason, La Cité des Jarres
Sheridan Le Fanu, Carmilla
Ileana Mălăncioiu, Comme pleurent les âmes seules
Thierry Metz, L’homme qui penche
Lorrie Moore, Merci pour l’invitation
Pascal Quignard, Une journée de bonheur

Tarjei Vesaas, Nuit de printemps
Alkemie, 2017 – 1 Revue semestrielle de littérature et philosophie, n°19 – La mélancolie
Alkemie, 2016 – 2 Revue semestrielle de littérature et philosophie, n°18 – La mort
Mémoires de Géronimo
Patrick Deval, Squaws. La mémoire oubliée
Ruwen Ogien, Mes mille et une nuits
Wilfrid Lupano et Paul Cauuet, Les Vieux Fourneaux
Tardi, Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB
Tardi, Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB